Paul Verlaine Dédicace exemplaire avec envoi autographe signé "à Alexandre Tausserat bien sympathiquement Paul Verlaine. Enrichi d'un feuillet autographe signé de Paul Verlaine.
Paul Verlaine l 29 septembre 1891 autorise Eugénie Krantz à toucher le montant d'un article...et 10 fr solde d'un autre. Rue Descartes.
Dédicaces Bibliothèque artistique et littéraire Paris 1890 In 12 broché couverture bleu. Edition en partie originale non mise dans le commerce. Le n° 180 des 250 exemplaires sur papier vergé.
Le livre est illustré d'un portrait de Verlaine en tenue d'hôpital par Frédéric- Auguste Cazals gravé sur bois par Maurice Baud et tiré sur Japon.
Intérieur frais, le billet a roussi le feuillet correspondant. La couverture bleue est légèrement défraichie avec une petite tache sur le plat et une fissure entre le plat et le dos.
Alexandre Tausserat le dédicataire, (1858-1921) journaliste et écrivain collaborait dans les journaux où écrivait Verlaine.
Eugénie Krantz, accompagna Verlaine jusqu'à sa mort, dans le lit de la rue Descartes.
Billet autographe signé 145 x 95 mm : " J'autorise Mademoiselle Krantz porteur du présent (...) et du reçu joint à toucher le montant d'un article et dix francs soldes du montant payé en acompte d'un autre article paru dans le courrier Français 29 7bre 1891 Signé P Verlaine Rue Descartes.
"
Cet ouvrage évoque bien la vie de bohème de Verlaine, sa ruine et ses difficultés financières puisqu'il courrait après un gain de 10 francs...Il évoque également La rue Descartes et sa dernière demeure, où il mourut accompagné par la sus dite Eugénie Krantz sa dernière compagne.
Rappelons qu'en 1891 le 17 septembre au plus creux de la vague, il est mis à la porte de l'Hotel de Montpellier pour retard de loyers, il se réfugie alors chez Eugénie Krantz rue Descartes, c'est seulement 12 jours après être retourné chez Eugénie qu'il écrit ce billet.
Cédons la parole a SAINT-GEORGES DE BOUHÉLIER à propos d'EUgénie Krantz Le figaro 7 janvier 1939(…) À tous ceux qui ont étudié la vie de Verlaine, ses relations avec cette personne apparaissent inexplicables. Dans les années où ils se sont fréquentés, Verlaine n’avait évidemment rien d’un homme séduisant, ni même appétissant et acceptable, mais quand je me rappelle Eugénie Krantz, je ne retrouve dans ma mémoire qu’une femme plutôt désagréable d’aspect, à la figure rougeaude et semée de rides, aux yeux petits et méchants. L’impression qu’elle donnait était loin de suggérer quoi que ce soit d’un pouvoir sensuel et physique, même élémentaire. En dépit des vers qu’il lui a dédiés et dans lesquels il parle de leurs « nuits », la femme ne devait pas agir sur Verlaine par l’attrait du vice. (Je ne puis pas me passer d’elle, a-t-il écrit dans l’une de ses lettres.)
Avant de s’être mis en ménage avec elle, et de l’avoir affichée publiquement comme sa « presque femme », il s’était fait héberger par elle rue Saint-Victor, et il s’était montré satisfait de la vie commune. Cependant il ne cessait de se plaindre de ses violences. Ce n’était pas une femme de tout repos. Plus souvent qu’à son tour il lui arrivait de s’abandonner à ses impulsions d’hypocondriaque. C’était au point qu’il devait la quitter. Le cher foyer tant désiré redevenait pour lui quelque chose d’intolérable, il ramassait ses pauvres hardes, faisait un paquet de ses manuscrits et se reprenait à courir les routes, demandant asile à n’importe qui. Mais, la tempête une fois passée, il revenait toujours à Eugénie Krantz pour lui demander pardon. (…)
Ce livre et son feuillet autographe, fort de symboles fut choisi par les musées nationaux et a été exposé à l'exposition parisienne Bohèmes au grand Palais du 26 septembre 2012 au 14 janvier 2013. Aux coté des manuscrits de Rimbaud et des tableaux des plus grands maîtres évoquant la bohème.
Edition rare, Eugénie Krantz, rue Descartes, deux signatures de Verlaine. Exceptionnel.